A 2 mois : le bilan des troupes

Les mercredi 19 septembre et jeudi 20 septembre étaient 2 dates anniversaires pour notre séjour ici : les 2 mois de notre arrivée aux Etats-Unis, et le premier mois d'école. Une belle occasion de dresser un bilan de l'état des troupes. Je n'en ai pas eu le loisir à ces dates-là comme je l'aurais souhaité, mais c'est aussi bien d'avoir attendu une semaine, car l'état d'esprit de chacun a beaucoup évolué ces 2 dernières semaines.

Par ordre d'âge croissant, voilà ce que ça donne :

Claire

Claire a eu 8 mois dimanche dernier, le 23 septembre. En 6 semaines, elle a :
1°) stabilisé la position assise,
2°) une semaine après, on la retrouvait assise dans son lit. 2 jours avant Guillaume avait pensé à remonter les barreaux de son lit...
3°) environ 2 semaines après, elle se redressait sur ses jambes,
4°) et la semaine dernière, je la laisse devant quelques jeux, à côté d'Adèle qui regardait un dessin animé.  Migdnight dormait à 2 mètres d'elles sur le carrelage. Au bout de 10 min, j'entends Midnight aboyer, et Claire pleurer : elle s'était déplacée jusqu'à la chienne et l'avait réveillée en la "caressant" par curiosité, comme elle attrape tout ce qui lui passe par la main en ce moment.
Bref, la tranquillité de la position assise aura été de courte durée...

Aujourd'hui, quand Claire sourit, on peut venir deux petites quenottes pousser.

Notre petit bébé chéri porte bien son prénom ! C'est un vrai soleil, qui s'accomode parfaitement à la sauce Thomas : elle sourit, elle goûte tout ce qu'elle attrape (avec le sable qui lui filait entre les mains à la plage, avant qu'elle puisse le porter à la bouche, c'était drôle), elle découvre sa voix et chante des Ta ta ta, elle crie pour se faire entendre, et pleure quand son repas est déjà fini...

Ca me rappelle quelqu'un... 

Adèle

 Pour Adèle, la vie est une fête !

Et celle de son anniversaire de 4 ans, c'était le 8 septembre. Comme Adèle était heureuse ce jour-là ! C'était sa journée, et toutes les intentions qu'elle a reçues lui allaient droit au coeur !

Une des difficultés imprévisibles à laquelle nous sommes confrontés depuis un mois, c'est la frustration d'Adèle. Depuis le premier jour où nous avons visité l'école primaire, grande, belle, "féérique" aux yeux des enfants, Adèle, qui n'avait pas réalisé ce que ça signifiait de ne plus aller à l'école avec ses grands frère et soeurs, est devenue parfois assez... pénible. Elle se sent frustrée. Depuis la naissance de Claire, nous lui demandions de faire comme ses grands frère et soeur, et tout d'un coup, elle ne comprend pas qu'elle ait un traitement différent. Alors, elle a déjà fait des crises de rage, je suis tellement désolée pour elle. Certains événements viennent justifier ses frustrations, comme la visite du Kennedy Space Center, où elle était, encore, trop petite pour entrer dans le simulateur de décollage d'une navette spatiale, avec Guillaume et les 3 plus grands. Depuis, elle répète que d'abord, elle veut devenir astronaute, et après, on rentre à Rennes voir ses amis...

Depuis une semaine, Adèle a retrouvé le sourire. Elle a encore des moments de crises, mais on peut mieux la raisonner. Elle a retrouvé le goût de la lecture qu'elle a depuis toute petite. Ce qui l'a aidé, c'est qu'elle a commencé les leçons de natation, 45 minutes le samedi matin, et qu'elle a été invité à un anniversaire, samedi dernier.  Hier matin, elle jouait avec Judy : elle, c'était la maman, et Judy, c'était Adèle. Alors, "avec maman, Adèle prenait l'avion pour aller aux Etats-Unis. Après, Adèle devait jouer et laisser maman travailler ; quand maman aura fini son travail, on rentrerait en avion en France"...

Adèle is a 200% girly girl... Alors en Floride, ça donne 

Jacques

A 6 ans, Jacques a toujours un tempérament qui nous émerveille. C'est un sensible, un "vrai gentil", comme dirait Tanguy (Claquin).
Et il a aussi toujours autant, voire plus, besoin d'être cadré, qu'on soit derrière lui, qu'on lui répète 40 fois les choses, qu'on lui demande de parler moins fort (car Jacques ne parle pas, il hurle)...

Jacques au moment du déjeuner au réfectoire

Pour Jacques aussi les changements ont été fulgurants ces 2 dernières semaines. Les angoisses de Jacques s'exprimaient différemment : il avait peur de mal faire, et depuis la rentrée, s'inquiète de ne pas y arriver, car il ne comprend rien. Il nous a raconté qu'il a pleuré 2-3 fois devant sa feuille, car il ne comprenait pas ce qu'on attendait de lui. Il a d'abord rêvé qu'il voulait aller aux toilettes, mais ne pouvait pas le dire. Le second rêve qu'il nous a raconté est que qqn lui parlait français dans la classe. Et lundi dernier, il est descendu victorieux au petit déj', car dans son rêve, il avait demandé "Can I go to the bathroom ? " en anglais, à la maîtresse. Depuis lundi, il a retrouvé le sourire et sa bonne humeur si attendrissante, c'est un vrai bonheur !

Jacques fait du foot le mercredi soir, + match le samedi, et c'est le roi du ballon rond !

 Marguerite

Notre jolie Marguerite s'épanouit comme une fleur sous le soleil de Floride ! Comme en France, Marguerite aime l'école, et l'école le lui rend bien. 

Marguerite a fêté ses 8 ans, mercredi 5 septembre ! Sa maîtresse nous a demandé si on pouvait venir fêter cet événement en classe, avec des pâtisseries françaises (j'avais commandé 20 financiers à la Oh là là french bakery). Quand on a fait chanté "Joyeux anniversaire" aux 16 élèves de la classe, la maîtresse leur a dit qu'ils pouvaient ainsi prendre conscience de l'isolement que vivait Marguerite en ne comprenant rien à la langue des autres.
C'est une maîtresse active, pleine d'idées, qui a le soucis d'aider Marguerite dans son apprentissage de l'anglais (par les livres qu'elle propose...), et qui est bluffée par ses progrès. Et nous aussi !!!













Marguerite s'est cassé une dent, en plongeant dans la piscine du motel lors de notre balade à Cap Canaveral, et son sourire a changé...
Elle fait 1h de danse par semaine le samedi (50% classique, 50% claquettes !!), et a repris le piano.

Héloïse

Déjà début juillet, en retrouvant Héloïse après son camp de louvettes, j'ai été frappée par les changements d'Héloïse, qui quitte l'enfance... Doucement (pour l'instant), mais sûrement. Changements physiques, mais aussi de comportement : Héloïse ne veut plus être photographiée ou vue dans une situation qui compromettrait son statut de grande. Et puis, elle n'a plus la même spontanéité...

Et j'apprends, avec notre aînée, que ces changements doivent être caractéristiques de son âge, car on sent dans l'ambiance de 5th grade que le collège n'est plus très loin... Et c'est sans doute pour Héloïse que le défi de l'intégration dans ce nouveau monde est le plus fort.

Heureusement, grâce à sa maturité, elle le relève avec courage et volonté, et nous savons comme elle que ce sera enrichissant. Elle progresse bien en anglais aussi. 

Elle a la chance d'avoir une bonne bande d'amies de Rennes avec lesquelles elle est en contact. Nous lui souhaitons maintenant de pouvoir se faire des amies ici.

Si elle est avait pu (et nous aussi), Héloïse l'enthousiaste se serait volontiers initier au golf, au base-ball, au plongeon... Elle continue la flûte ici, elle commence la natation synchronisée ce soir, et fait 1h30 de danse le samedi (1h "classique", mais on est loin de la danse au conservatoire..., et 30' claquettes).

 Marie

Un semblant de rythme régulier commence à se dessiner dans ma semaine.

Je travaille toujours un peu pour Aladom.fr, mais je concentre mes jours de travail au maximum sur une semaine par mois.

Pour l'instant, Claire fait 2 grosses siestes dans la journée ; Adèle va à l'école les mardi et jeudi matins. Le mercredi, nous allons toutes les 3 déjeuner avec Jacques puis Héloïse à l'école, et avec Marguerite le jeudi. A 4 h, c'est le tourbillon du retour des 3 grands, avec le goûter, les devoirs où chacun a besoin d'un suivi individuel, puis dîner et coucher. Depuis une semaine, Judy nous aide pour la lecture de l'un ou le vocabulaire de l'autre. Et Guillaume aussi pour l'instant. Il nous rejoint vers 17-18h et se remet au boulot à 21h. 

Pour l'instant, et pourtant dans des conditions idéales, je ne peux pas gérer le créneau 17h-20h sans aide. 

Il y a 3 semaines, j'ai eu un retour de boomerang auquel je ne m'attendais pas, et je suis passée par une phase "qu'est-ce qu'on fait là ???" Elle est arrivée au moment où j'avais l'impression que j'allais enfin pouvoir me poser 2 secondes, après ces mois de préparation du départ et de balade, puis l'installation. Mais c'était sans compter sur les les angoisses et frustrations qui s'exprimaient à ce moment-là, les fatigues des uns et des autres, la mienne, les piqûres de moustiques qui énervent et la chaleur du soleil qui, sans s'en rendre compte, est épuisante.

Ca y est, il est passé, et à nouveau chaque jour est un cadeau... Et le temps aussi a changé.

Guillaume

Guillaume est heureux, et regarde l'horizon confiant...

Son projet se réalise, et pour l'instant se présente sous les meilleurs auspices. Niveau professionnel, il a l'impression de revenir 5-6 ans en arrière, au début d'aladom.fr, avec tout à commencer, ne sachant parfois plus trop par quel bout le prendre... mais ce qui change tout, c'est l'expérience des débuts d'aladom.fr, et le site français existant sur lequel il s'appuie. Il a fait faire un flyer, il développe la communication presse, il a trouvé un réseau du web local et fait son réseau ici, notamment par l'intermédiaire d'un agent qui aide les entreprises françaises du Web, à San Fransisco... Il commence sa journée de boulot à 8h, en travaillant toute la matinée, par skype, avec l'équipe à Rennes.

Niveau perso, son intention de se remettre au sport ici... en est toujours au même point ;)

L'ambiance dans la fratrie

Il est 3h35 : les enfants descendent du school bus, au bout de la rue, Adèle attendait ce moment de retrouvailles...

Réunion au sommet au moment du goûter, les pieds dans l'eau

On demande parfois si elles sont jumelles, et elles en jouent, version H&M!!

Pâtés de sable dimanche 23 septembre sur Siesta Key beach, élue "plus belle plage des Etats-Unis" pour la 2eme année !

Découverte de l'effet du savon + pression des bulles du jaccuzzi = super soirée mousse

Essai de partage de vidéo : les enfants filmés devant la maison mardi 25 septembre : ça y est, ils connaissent the Pledge of Allegiance, récitée tous les matins à 8h30, par tous les écoliers américains. En montrant la vidéo à Judy, elle en avait les larmes aux yeux...

La NASA et les alligators

Le premier WE de septembre était un WE de 3 jours pour les enfants, le 2e depuis la rentrée des classes, car la semaine précédente, les écoles du comté avaient été fermées à cause de l'ouragan. Le premier lundi de septembre est notre 1er mai à nous : Labor Day.  Direction, Cape Canaveral sur la côte atlantique, site de lancement des fusées de la NASA.

Géographiquement, le centre spatial et les aires de lancement sont situés sur des îles-barrière, séparées du continent par les lagunes de Indian River et Banana River. Le site est perdu dans un environnement protégé par des réserves naturelles. Nous arrivons vers 13h, après 3 heures de route, au bureau du Merrit Island National Wildlife Refuge. Le parking est quasiment vide, on sent que la chaleur monte et que toute vie animale se terre à l'ombre ; l'odeur de vase chaude venant des marécages, et le silence inquiétant où l'on n'entend que quelques grillons et les vols de gros insectes, nous plongent tout de suite dans une nature bien inhospitalière... Ici, nous pourrons voir : des rapaces, des échassiers, des ratons-laveurs, des lamantins, des dauphins, des tortues de mer,... et des alligators ! Un guide nous informe à l'accueil sur les itinéraires que nous pouvons envisager en voiture pour le reste de la journée.

Beaucoup de beaux grands oiseaux sur la 1ere route, entre mer et lagune

Un anhinga (en français = ?)

Sur la 3eme et dernière route que nous prenons, en fin d'après-midi, on se sent vraiment en terrain hostile. Devant notre voiture, nous avons vu un alligator traverser, pour aller de la mer à la lagune :

Ils m'ont fait penser aux vautours, certes stupides, mais néanmoins macabres, que rencontre Mowgli, dans Le livre de la Jungle...

Là, il y en a un !
Jeune, petit, mais déjà vivace : il a fait claquer sa gueule, quand Guillaume a lancé un caillou dans l'eau.
C'est vraiment une sale bête !

Comparer l'alligator au crocodile est similaire à comparer l'Homme au gorille. Donc suivant les individus choisis pour la comparaison, ils peuvent paraître très proches ;-)
D'apparence, certaines dents du crocodile dépassent quand il a la gueule fermée, alors que chez l'alligator, non. L'alligator est présent ici, et en Chine. ; le crocodile est beaucoup plus répandu.

C'est surprenant : nous n'avons eu aucune consigne de sécurité à respecter, à l'accueil de la réserve. Il est même tout à fait possible de faire du canoë et du kayak. Nous avons croisé une femme en kayak dans ces eaux, avec son chien à l'avant du kayak. Certes, il avait son gilet de sauvetage, mais tout de même !!!

Le lendemain, dimanche 2 septembre, nous passons la journée au Kennedy Space Center.

Au loin, une rampe de lancement de fusées.

Bâtiment d'assemblage des véhicules

Réplique de fusée du programme Apollo

Le lendemain, nous avons longé la côte atlantique plus vers le sud, en passant dans des villes balnéaires huppées, presque jusque West Palm Beach, à une heure au nord de Miami.

 Nous nous sommes arrêtés à Jupiter. Cette côte est une destination pour des milliardaires en quête de plus de discrétion qu'à Miami... D'après le GPS, nous sommes passé devant la propriété de Céline Dion. Et en cherchant un accès à une réserve naturelle, sur la côte, nous nous sommes butés au grilles de la maison et du golf privé de Tiger Woods.

Dans la famille Blanche-Neige et les 7 Nains, je demande Joyeux