vendredi 19 avril 2013

NOLA

Si vous voulez faire genre, c'est ainsi que vous l'appelez, La Nouvelle Orléans... Pour New Orleans, Lousiana.
Just you and me, along the Mississippi
Et c'est là que nous avons passé 3 jours de vacances en amoureux, du 3 au 6 avril dernier. Oui, nous n'étions qu'à 2, car nos supers-grands-parents-américains-Jim&Judy nous avaient offert 3 jours de babysitting des 5 enfants, pour nous offrir une escapade dans ce lieu mythique, si prisé par les touristes français !

Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, New Orleans, pour nous, ce n'est pas du tout la porte à côté : c'est à 11 heures de route ! Nous y sommes donc allés en avion. Une première (bonne) surprise me frappe à l'aéroport : le message d'accueil est traduit non pas en espagnol mais en français ! Sachant par ailleurs que le quartier historique s'appelle le french quarter et le lieu où boire un café, le Café du monde (connu pour ses beignets, patisserie apparemment typiquement française...), cela m'a amusée de me sentir ravie de trouver un peu de francophonie sur ce continent.
Cela dit, "un peu" est un doux euphémisme.
La forme en croissant de la Nouvelle Orléans vient de ce qu'elle suit les méandres du Mississippi. Partout autour, de nombreux lacs. La majeure partie de la ville est construite sous le niveau de la mer.
La Nouvelle Orléans est fondée en 1718 par les Français et a été baptisée ainsi en l'honneur du régent, Philippe, Duc d'Orléans (neveu de Louis XIV), et devient la capitale de la Louisiane française en 1722. En 1803, Napoléon Bonaparte vend la Louisiane française aux Etats-Unis qui double ainsi sa surface (elle était beaucoup plus étendue que la Louisiane actuelle). Napoléon lui, avec les 80 millions de francs gagnés dans ce troc, finance sa guerre de conquête en Europe.
Jusqu'à la guerre de Sécession en 1862, la ville est peuplée essentiellement de francophones, venus du Canada, de France, et surtout de la colonie de Saint-Domingue. La langue française déclinera, jusqu'en 1968 où elle connaîtra un renouveau. Mais cet élan sera balayé par l'ouragan Katrina en 2005.

La période française sera finalement de courte durée, mais pour une ville qui a 300 ans, elle représente 1/6e de sa vie. De plus cette période sera celle de sa jeunesse, fondatrice et donc marquée dans la pierre.
Aujourd'hui, on n'a pas l'air de parler français plus ici qu'ailleurs aux Etats-Unis.

Nos journées ont consisté en déambulations au gré du vent et de la musique. Car la musique est partout, accessible et jouée par tous et pour tous, ce qui donne une ambiance bon enfant très sympa (en tout cas en journée. Les choses se dégradent plus tard dans la soirée dans certains quartiers...).
Le long du Mississippi dès notre arrivée, où la danse des porte-barges qui se suivent et se croisent  révèle une activité portuaire intense. Ces navires sont très impressionnants par la longueur de leurs barges.
 
Puis nous passons l'après-midi dans le french quarter, les yeux rivés vers les balcons, amusés de retrouver des noms français un peu partout. 



Sur la place principale du Jackson square, entre le fleuve et la cathédrale Saint-Louis, nous restons regarder et écouter ce groupe. 
Leur look de SDF au départ était plutôt repoussant : en voyant des musiciens venus faire la manche avec leurs instruments auprès des touristes, on n'a pas forcément envie de rester.

Mais la foule qui les écoute est intrigante, et de voir ces instruments peu communs entre les mains de ces jeunes aux allures de skateurs, on se dit que cette universalité de la musique est formidable.
Attaque frontale au trombone de bad boy dissimulé sous sa capuche
Réflexe de fin de boeuf : se reconnecter sur le web...
Ce qui caractérise l'architecture du quartier est la ferronnerie des balcons...

... souvent assez chargée, et c'est ce qui fait son charme
Au fond les gratte-ciel du quartier des affaires
Les photos sous un ciel gris, c'est tjs décevant.... 
Maison du pirate Jean Lafitte, dont le nom est lié à l'Histoire de la Nouvelle Orléans jusqu'en 1815. Aujourd'hui l'un des bars mythiques du Vieux Carré

Le lendemain vendredi 5 avril, nous allons dans le Garden District, quartier résidentiel chic qui jouxte le centre historique. Les belles demeures du XIXe, dans des jardins luxuriants, pourraient nous replonger dans Autant en emporte le vent.
Autant en emporte le vent... à l'africaine, avec ces croisements de fils électriques et les trottoirs défoncés par les racines des grands et beaux chênes qui donnent à ces rues beaucoup de majesté
La magnifique ligne de tram, sur Saint-Charles Ave, qui a inspiré la pièce Un tramway nommé Désir
Colin avec Guillaume devant la business school de Tulane
Nous continuons notre balade plus à l'Ouest dans le quartier de l'Université de Tulane, où Colin est étudiant. Il nous fait la visite. Un monde sépare le campus universitaire américain de "la fac' " en France. La comparaison atteint tout de suite ses limites vue la différence entre les 2 systèmes : Colin, provenant d'un autre état que la Louisiane, paie le prix fort : 50 000 dollars/an - 20 000 d'une bourse obtenue de son état d'origine, la Floride, dont le montant dépend des résultats scolaires. Et Colin était bon élève.


Et tous les soirs, nous allions faire un tour dans la fameuse Frenchmen's street, le coin tendance pour la musique. Même si nous avons écouté de la musique dans des pianos-bars ou dans la rue avec de la guitare, l'ensemble musical qui rassemble est largement le brass band, avec tubas, trombones, trompettes + les incontournables du groupe de jazz contrebasse-piano. Les percussions sont jouées sur la planche à laver, par un homme-orchestre qui remplace le batteur, toutes sortes de percussions et... le claquettiste ! J'avais peur de me retrouver dans un monde de connaisseurs un peu snob. Pas du tout. Ambiance très enthousiasmante où le public interpelle les musiciens.



Le véhicule du shérif qui fait peur à l'aéroport.
Nous reprenons notre avion le samedi 6 avril, reposés par cette bonne coupure et aussi ravis d'avoir découvert NOLA sans enfant ! Ca faisait longtemps personnellement que je ne m'étais pas posée dans un bar avec plein de monde et la musique à fond, en plein après-midi.

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